Toutes les Étoiles en parlent du 30 Juillet 2009
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du 30 Juillet 2009

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* Christian Ganachaud auteur de "Le fou de Dieu" (éditions de L'œuvre) et * Victor Loupan son éditeur


CG

* Christian Ganachaud

  LFDD  

VL

* Victor Loupan

Écrivain et prosateur de talent, Christian Ganachaud est infirmier psychiatrique en rupture. Très soutenu par la critique qui apprécie son univers singulier, son nouveau livre Le fou de de Dieu est une autobiographie.

Christian, infirmier psychiatrique, est sujet a des troubles mentaux graves. En plein désarroi, ne reconnaissant plus les rues, incapable de retrouver sa maison, il erre dans Paris, jusqu'au jour où il voit le Christ assis en face de lui. Christian Ganachaud utilise son état psychique inquiétant pour en faire un objet littéraire. A l'instar de Vincent Van Gogh qui se dévoile sans fard dans sa correspondance, double d'Antonin Artaud devenu chrétien, il se livre dans une geste romanesque sans équivalent. La réalité et l'imaginaire se mêlent ici, sans que l'on sache vraiment quand l'un prend la place de l'autre. Les gens connus et les anonymes défilent devant nous. L'intimité, y compris sexuelle, affleure par moments. Les visions sont souvent physiques et les réalités irréelles. Jamais la folie n'a été décrite avec autant de lucidité.

« Si je n’étais pas chrétien, je me serais tué. »

C’est ainsi que débute Le fou de Dieu ce roman bouleversant de Christian Ganachaud. D’ailleurs, ce n’est pas un roman mais un véritable chemin de croix, non pas une descente aux enfers mais un itinéraire vers la résurrection. Christian, infirmier dans un hôpital psychiatrique sombre profondément dans l’alcoolisme et dans la folie, deux maladies angoissantes « comme des vagues de plus en plus noires et immenses ». Il erre dans sa psyché écorchée ainsi que dans les rues de Paris, âme triste et solitaire qui finit par croiser Jésus. Christian chute, titube, avance, tombe, ses chairs s’abîment quand son imaginaire semble n’être qu’une immense plaie béante. Il est l’objet halluciné des attaques du diable, homme au sol, tremblant que le Christ vient consoler en le rejoignant où il est. Christian s’effondre sous sa croix mais Jésus, lui, fait son chemin de croix en Christian et vient le porter. Christian ne cesse de sombrer et de se relever : « Je m’ alcoolisais depuis des années, mais je voulais me battre. Et je me suis battu, à chaque chute je me suis relevé, à chaque abîme je me suis hissé. J’ai touché la porte des étoiles. » Christian est un héros poignant et émouvant, d’une humilité sans bornes (qui va jusqu’à la scatologie). Le lecteur suit ce bonhomme le cœur serré, d’autant plus serré que Christian représente bon nombre de nos contemporains, ces Christs défigurés dont la grande ville est le désert, que nous rencontrons tous les jours (demandant une pièce dans la rue, tremblant en attendant de payer deux bouteilles de rouge qui tache au supermarché, se mettant à hurler seul dans le métro). Ce sont eux qui les premiers entreront dans le royaume de Dieu. « Ô Christ, s’écrie Christian, achève-moi, rends-moi mon corps innocent et glorieux dans les feux du monde. Il n’y pas de doute : je suis sauvé. »

 

 

Ancien grand reporter, aujourd’hui éditeur, Victor Loupan, est notamment l’auteur du Défi russe, du Désarroi, de Nicolas II, le saint tsar et de Enquête sur la mort de Jésus. Victor Loupan est président des Éditions de l'Oeuvre, maison d’édition dont il est le co-fondateur avec le groupe Bayard. Il est également président du Comité éditorial et rédacteur en chef de la pensée russe, journal de référence de l’émigration russe en Europe, fondé à Paris en 1947.

Victor Loupan est né le 3 avril 1954, dans la ville cosmopolite de Czernowitz, aujourd’hui en Ukraine, de mère russe et de père moldave. Quand il a quatre ans, la famille déménage à Kichinev, aujourd’hui Chisinau, alors capitale de la Moldavie soviétique où, grâce au « dégel » de Nikita Khrouchtchev qui permet l’accession de cadres antistaliniens, son père, Nicolas Loupan, devient rédacteur en chef de la télévision naissante. Une dizaine de membres de la famille Loupan viennent alors de rentrer d’un long exil en Sibérie.
Il fait ses études primaires et secondaires à l’école moldave de Kichinev dont la caractéristique est d’enseigner le français dès la première primaire et d’avoir, en secondaire, une série de matières telle que la géographie, la physique, la traduction technique, la littérature, enseignées elles aussi en français. Sa connaissance de la langue de Molière peut être comparée à celle d’une langue maternelle.
En 1970, alors que Victor Loupan est en terminale, un conflit politique aigu oppose son père aux autorités soviétiques. Il trouvera son aboutissement en 1974, quand la famille sera poussée à l’exil.
Installé d’abord à Bruxelles, Victor Loupan est admis à l’Insas, école réputée de théâtre et de cinéma. À la fin de ses études, il fonde une compagnie théâtrale reconnue et subventionnée par la ministère de la Culture de Belgique. Il crée en son sein trois spectacles en deux ans qu’il écrit et met en scène. De nombreux articles de presse témoignent de cette période de sa vie. En 1981, Victor Loupan quitte la Belgique pour les États-Unis où il enseigne pendant deux ans à l’Université d’État de Louisiane (Lafayette). Il passe ensuite une année à Los Angeles au prestigieux American Film Institute. Dans ce cadre privilégié, il écrit et réalise trois films de fiction de 30 min. En 1985, Victor Loupan s’installe en France où il fait d’abord de la télévision en réalisant quatre documentaires, dont trois avec Christophe de Ponfilly, pour Arte, France 2 et France 3. De nombreux articles de presse en témoignent. Il est aussi un proche collaborateur d’Andrei Tarkovski. En 1986, il débute dans la presse écrite. Entre 1987 et 2000, il publiera plus de 200 reportages dans le Figaro magazine De 2000 à 2002, Victor Loupan est directeur littéraire des Éditions des Syrtes et, entre 2002 et 2007, celui des Presses de la Renaissance. Depuis 2008, il préside aux destinées des